Nouvelle Chronique Ciné aujourd’hui ! Je vais vous donner mon ressenti sur le dernier DC Comics, actuellement en salle : Wonder Woman. L’article ne contient pas de spoiler, mais j’évoque tout de même certaines scènes (sans donner trop de détails), donc à lire à vos risques et périls 😉
Le pitch :
Loin du monde des hommes, les amazones s’entraînent inlassablement au combat. Leur devoir est clair : si Ares le dieu de la guerre revient, elles doivent l’arrêter grâce à une arme laissée par Zeus, le God Killer.
Elles vivent paisiblement jusqu’à ce qu’un avion de la première guerre mondiale s’échoue en mer. Diana, princesse des amazones, sauve le pilote de la noyade (#Arielstyle). La jeune amazone décide d’honorer son devoir et de quitter son peuple pour aller mettre fin à cette guerre.
Et alors, visuellement Wonder Woman ça donne quoi ?
Au début du film, j’ai vraiment bien aimé les superbes ralentis durant les entraînements des guerrières. Parfait pour mettre en avant la précision des gestes, leur force, leur agilité. On ne peut faire autrement que les admirer. Au bout de plus de 2h de film par contre, les ralentis sur les scènes d’action me faisaient beaucoup moins d’effet. Moins pertinent à mon goût.
Wonder Woman quant à elle reprend bien tous les éléments iconiques du comics. On retrouve le lasso qui force ses ennemis à dire la vérité, les bracelets invincibles, l’armure façon corset métallique et la jupette, la tiare aussi. Le résultat est impeccable, seul moment un peu étrange, lorsque le costume est montré sur l’île des amazones, il dénote je trouve avec l’ambiance mythologique. Le W est déjà présent sur le costume, alors que Wonder Woman, comme nom, n’est jamais évoqué. Un compromis sans doute nécessaire pour coller à l’image populaire de l’héroïne, mais qui ressemble par moment à des anachronismes.
Chacun ses Thor :
Lorsque Diana, notre Wonder Woman, quitte l’île paradisiaque des Amazones pour rejoindre le monde en guerre de 14-18, elle découvre tout, s’extasie de tout. Source mythologique oblige, on se retrouve avec le même genre de scène que dans Thor, avec un décalage comique. Manque de pot, justement, Thor a déjà exploité ce registre, et surtout, en étant plus amusant (à mes yeux du moins). Certains passages semblent donc un peu “réchauffés”.
Il est question d’intervention divine pour sauver le monde des hommes, d’affrontements entre dieux pour le bien ou le mal… Difficile d’éviter la comparaison.
Pose de vernis :
Pour la sortie du film Wonder Woman, l’équipe marketing et communication a vraiment bien fait son boulot. Tellement bien qu’ils ont réussi à coller l’étiquette “féministe” à leur film. De quoi attirer la curiosité, faire parler…
On a donc coché des petites cases dans notre check list : “héroïne bad ass” check, “réalisatrice aux commandes” check, “petites pics bien senties” check.
Au début du film, j’ai trouvé tout ça plutôt chouette, plutôt réussi. On voit des femmes puissantes, guerrières. Qui n’ont pas besoin d’être sauvées. Même, c’est elles qui sauvent sans être infaillibles pour autant.
Certaines scènes prêtent à sourire. L’assurance de Diana notamment lorsqu’elle affirme qu’elle est “the man who can !”. Ou encore quand elle argumente que l’homme est utile à la procréation mais pas indispensable au plaisir, laissant le protagoniste masculin sans voix. Des affirmations d’indépendance bien menées, surtout avec l’air sérieux et très 1er degré de Gal Gadot.
Mais il s’agit bien de girl power sauce hollywood, hyper calibré, hyper photogénique surtout.
La suite du film est, sur ce point, beaucoup plus décevante. Une héroïne qui s’extasie -comme toute femme, c’est un instinct- devant le premier bébé qu’elle croise dans la rue, qui subit un relooking façon pretty woman, et surtout, qui répond aux injonctions de son compagnon d’aventure, le réel décisionnaire la plupart du temps. C’est d’ailleurs ses actes et ses paroles à lui qui se montreront décisifs dans l’affrontement final. Dommage…
Malgré tout, notre Wonder Woman a des beaux moments de bravoure : dans les tranchées et la scène du village notamment. Wonder Woman est une poilue (même si elle ne l’est pas assez, d’après une polémique). Elle tient tête sur ses positions, ses convictions, elle ose là où les hommes restent en retrait. Elle s’érige alors comme véritable symbole et inspiration sur le champ de bataille.
Un bilan mitigé sur ce point donc. On a bien une héroïne forte, mais en demi-teinte. Il aurait été difficile je pense, de faire un blockbuster pouvant plaire au plus grand monde tout en cherchant à réellement être subversif sur ce genre de thème. Ceci dit, certains y arrive, comme Game Of Thrones qui a su développer des portraits de femmes variées et fortes à leur façon. Mais hé c’est déjà un début !
Le mythe du péché originel inversé ?
Je m’explique : tout au long du film, on observe une opposition entre un monde en paix, constitué d’amazones, et celui des hommes, en guerre. Ares corrompt certes le cœur de l’humanité, mais ce sont bien des hommes, des soldats que l’on voit céder à ses tentations. Les amazones sont alors montrer comme force rédemptrice. L’affrontement entre Ares et Diana laisse d’ailleurs brièvement entrevoir un jardin d’Eden…
Malgré tout, on évite un univers tout blanc / tout noir grâce au “Doctor Poison”. Un des vilains du film est bien une femme. Ouf ! On évite ainsi un film vraiment trop dichotomique.
Un DC qui relève un peu le niveau :
J’ai toujours préféré l’univers de DC à celui de Marvel, mais il faut bien avouer que les derniers films ne sont pas vraiment à la hauteur. Après un Suicide Squad plus que décevant, Wonder Woman fait du bien. Certes, le scénario n’offre pas vraiment de surprise, certains dialogues sont cucul, mais ça reste un bon divertissement. À voir comment Diana Prince évoluera dans la suite de ses aventures !
Vous l’avez vu ? Qu’en avez-vous pensé ? Dites moi tout dans les commentaires !